Les systèmes herbagers économes et autonomes au Pays Basque
Entre 2021 et 2022, B.L.E a mené réalisé un mémoire de fin d’étude sur les formes que pouvaient prendre les systèmes herbagers économes et autonomes dans le contexte d’Iparralde – du Pays Basque Nord.
Résumé de ce travail :
” Ce travail a pour objectif de caractériser les systèmes herbagers économes et autonomes au Pays Basque, en répondant notamment à cette question : ” Quelles pratiques valorisant les ressources accessibles à la ferme permettent de rendre les systèmes plus économes et autonomes au Pays Basque ? “. Pour cela, une première série d’enquêtes a été menée, pour recueillir les objectifs et motivations des éleveur·se·s à tendre vers ce type de système. Une deuxième série d’enquêtes a permis de caractériser et d’analyser les pratiques et les résultats technico-économiques de leurs systèmes.
Deux logiques se sont dégagées de ce travail. La première amène des systèmes ayant une productivité par animal plus faible, en termes de production de lait par animal, et une commercialisation en circuits longs. Elle est sous-tendue par des pratiques plus économes et autonomes à l’échelle de la ferme : moins d’aliments distribués à l’auge, moins de frais vétérinaires, moins de temps de travail, des taux de pâturage plus importants, une autonomie et économie en matériel plus importante – en termes d’investissements et d’auto-entretien. La deuxième logique amène des systèmes avec en comparaison une productivité par animale plus importante et une commercialisation, au moins en partie, via des circuits courts. Elle est sous-tendue par des pratiques plus économes et autonomes à l’échelle du territoire : davantage de main d’œuvre salariée, commercialisation plus locale des produits…
Différents domaines se sont dessinés en termes d’autonomie et d’économie : la question de l’autonomie alimentaire, en lien avec les achats d’aliments extérieurs ; la question de l’économie alimentaire, en lien avec les aliments distribués à l’auge ; la question de l’économie d’intrants et d’investissements, en lien avec les frais vétérinaires et les investissements réalisés sur la ferme ; la question de l’autonomie en matériel, en lien avec la propriété ou non du matériel nécessaire au fonctionnement de la ferme ; la question de la vivabilité du système, en lien avec le temps de travail ; enfin, la question de l’autonomie décisionnelle, en lien avec une adaptabilité et une flexibilité des systèmes face aux aléas.
Dans le contexte du Pays Basque, de forts enjeux sont présents notamment autour de l’économie et l’autonomie alimentaire, en lien notamment avec les effets du changement climatique et l’entretien des zones peu ou pas mécanisables. Le pâturage repose en grande partie sur celui de la strate herbacée (prairies permanentes et temporaires, pelouses d’estives). Pour la suite de ce travail, il serait intéressant de mener un travail de coconstruction de systèmes herbagers économes et autonomes avec les éleveur·se·s que ça intéresse et d’y intégrer la question du pâturage de parcours “.