Pour des
campagnes
vivantes

Fermoscopie – EARL Les Versaines

L’EARL Les Versaines, qui compte 4 associés est installée à Saint-Varens dans les Deux Sèvres (79). Polyculteurs- éleveurs, ils ont en complément de leurs cultures une activité bovine laitière et une activité ovine viande. Leur objectif est de maximiser l’efficacité économique du système et l’autonomie décisionnelle.

SAU : 185 ha – Nombre d’UTH : 4
Sol : Limons sablo-argilo (75 %) , Limons sableux (25 %) Pluviométrie : 600 mm

Cultures :

  • Maïs ensilage
  • Mélange céréales protéagineux
  • Orge d’hiver
  • Prairie permanente
  • Prairies temporaires graminées-légumineuses
  • Sorgho
  • Triticale

Indicateurs technico-économiques (moyenne 2011 à 2015)

1,1 UGB/ha de SFP
Coût engrais = 40 €/ha      Coût pesticides = 8 €/ha
EBE/produits = 50 %           VA/produits = 48 %
EBE/UTH = 52 000 €           VA/UTH = 49 000 €

Objectifs :

  • Améliorer sa valeur ajoutée
  • Réduire l’usage des fongicides
  • Réduire l’usage des herbicides
  • Réduire l’usage des insecticides

Parcours

Qu’est-ce qui t’a amené à produire économe ?

Je souhaitais réduire ma consommation de produits phytosanitaires. Je me posais des questions pour ma santé et celle de ma famille. Dans le même temps, j’ai rencontré des agriculteurs qui travaillaient autrement et qui combinaient pratiques agricoles durables et efficacité économique. Alors, j’ai commencé à remettre mon système en question et j’ai participé, avec le CIVAM, à des échanges avec d’autres agriculteurs, à des formations et des visites qui ont été déclencheurs de changements de pratiques sur ma ferme. Je trouve chaque année de nouvelles solutions techniques et agronomiques que je teste petit à petit, tout en maintenant mes exigences économiques.

Comment t’y es-tu pris ?

Les changements ont été progressifs. D’abord par évitement sur le colza puis par l’introduction de prairies multi-espèces variées pâturées et une remise en question des rotations, avec l’introduction de mélanges d’espèces et de variétés. Je suis également devenu très observateur et attentif à la gestion des matières organiques et au fonctionnement du sol.

Qu’est ce qui était le plus compliqué/ le plus simple ?

Le plus compliqué a été de lutter contre mes propres freins, mes inquiétudes et pour commencer, ne pas traiter ou sortir l’épandeur quand tu as pris ta décision et que tous les voisins sortent !… Le plus simple ? Rien n’est simple ! Rien n’est compliqué ! Tout doit être fait petit à petit.

Si c’était à refaire ?

Je recommencerais sans hésiter ! Je considère que si j’ai pu améliorer le système en changeant mes pratiques, c’est parce que les changements ont été mis en place progressivement, ce qui a permis de ne pas bouleverser l’équilibre de l’exploitation.

De quoi es-tu le plus fier ?

Les changements apportés ont amélioré l’équilibre du système. Ils ont permis le recrutement de 2 personnes, de mieux prendre en compte notre environnement et d’améliorer les résultats économiques. J’ai l’impression d’avoir élargi le champ des actions possibles ! Le mieux, c’est que je travaille aujourd’hui avec beaucoup de plaisir !

Et demain ?

Mon système est en perpétuelle évolution, il y a toujours des choses à améliorer ! J’ai l’impression qu’en ayant changé ma manière de travailler, j’ai plus de marges de manœuvres. Je trouve chaque année de nouvelles solutions techniques et agronomiques que je teste petit à petit, tout en maintenant mes exigences économiques. J’espère donc continuer à améliorer la gestion du pâturage, le travail du sol et la gestion des cultures pour encore améliorer les performances techniques et économiques de l’exploitation.

Les systèmes de culture de l’exploitation

Quatre systèmes de culture sont mis en œuvre sur l’exploitation. Tous les systèmes de cultures comportent une prairie multi-espèce temporaire en tête de rotation, elle constitue la base de ces systèmes. Les cultures qui la suivent sont choisies en fonction des types de sol et des besoins du troupeau.

Focus technique : SdC n° 1 : Maitriser les adventices et réduire sa consommation d’herbicide

Depuis le début des années 2000, Jérôme travaille sur la réduction des pesticides et notamment des herbicides. En 2012, son système basé sur une rotation robuste fonctionnait déjà avec très peu d’herbicides. L’IFT herbicide du système de culture était alors de 0,6.

A partir de 2013, Jérôme a fait évoluer son système de culture afin de se passer complètement des herbicides. La structure de la rotation reste sensiblement la même mais le colza est récolté en dérobée et la totalité des cultures d’automne sont cultivées en mélange. Intégrés dans une rotation diversifiée, les mélanges céréales-protéagineux concurrencent efficacement les adventices (densité et structure du couvert ). Le nombre de passage d’outil liés à la maîtrise des adventices est donc drastiquement réduit sur ces cultures. Le maïs est désherbé uniquement mécaniquement, l’introduction de la herse étrille et de la houe rotative venant se substituer aux herbicides utilisés jusqu’alors.

 

Elevage

Résultats techniques ( moyenne 2013 et 2014 )

Atelier lait :

  • Volume vendu = 724 488 L
  • Nb de vaches = 101
  • Production par vache = 7310 L
  • Coût concentrés = 49 €/1000L
  • Coût fourrager = 17 €/1000L
  • Coût alimentaire = 66 €/1000L
  • Coût vétérinaire = 33 €/1000L

Atelier ovin :

  • Produit viande = 1040 €/UGB ovin
  • Coût concentrés = 186 €/UGB ovin
  • Coût fourrager = 92 €/UGB ovin
  • Frais d’élevage = 92 €/UGB ovin

Conduite du troupeau

Atelier lait :

Reproduction : 1 Taureau ( 60%) + achat de paillettes (40%) Pour gagner en rusticité, Jérôme s’oriente vers un croisement avec 3 races différentes : Montbéliarde (facilité de vêlage, rusticité, productivité, dynamique au pâturage), Rouge Suédoise (qualité de mamelle, fertilité et rusticité) et Jersiaise (docile, bons taux, bonne transformation en lait). Objectif final : Obtenir une vache avec les meilleurs caractères de chaque race et adaptée à son système d’élevage.

Atelier ovin :

Reproduction par voie naturelle. Agnelages de décembre à mars. 80% nourris au pâturage et 20% au foin et mélange céréalier au bâtiment (période d’agnelage).

L’évolution de l’EARL Les Versaines vers l’agro-écologie

Le zoom pédagogique porte sur les étapes de sa transition : de la suppression du premier traitement phyto jusqu’au dernier.

Articles similaires

Mobilisation & mal-être agricole : les Civam alertent sur les responsabilités du modèle agro-industriel...

Face à la mobilisation du monde agricole sur l’ensemble du territoire, les agricultrices et agriculteurs membres du réseau des Civam...

Agriculture durable
Presse
Lettre ouverte à la ministre, Annie Genevard

Madame la Ministre de l’Agriculture, de la Souveraineté et de la Forêt, A l’heure d’une crise agricole et alimentaire majeure, votre nomination...

La France doit ré-orienter l’ensemble des politiques publiques agricoles et alimentaires, de manière cohérente et ambitieuse, en faveur de la transition agroécologique et du...

Agriculture durable
Alimentation
Installation - Transmission
Presse
Propositions
Quelles pratiques pour une meilleure gestion de l’eau ?

L’été est depuis ces dernières années victimes de forts épisodes de sécheresse dans de nombreux territoires. La gestion économe de l’eau en...

Agriculture durable
Propositions