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campagnes
vivantes

Fermoscopie – GAEC La petite ronde – Jean-Michel et Stéphane Jamin

Jean-Michel et Stéphane Jamin sont installés à La Boissière de Montaigu en Vendée. Polyculteurs- éleveurs, ils ont en complément de leurs cultures une activité bovine laitière. Ils cherchent à améliorer leurs conditions de travail et évoluer vers plus d’autonomie alimentaire.

SAU : 100 ha dont 35 ha pâturables – Nombre d’UTH : 2
Sol : Sablo-limoneux (50 %) , Limono-argileux (50 %) Pluviométrie : 750 mm

Cultures :

  • Blé tendre d’hiver
  • Maïs ensilage
  • Prairie permanente
  • Prairies temporaires graminées-légumineuses

Indicateurs technico-économiques

1,4 UGB/ha de SFP             Coût alimentaire = 76 €/1000 L
Coût engrais = 53 €/ha      Coût pesticides = 24 €/ha
EBE/produits = 48 %           VA/produits = 48 %
EBE/UTH = 66 000 €           VA/UTH = 62 240 €

Revenu disponible / UTH = 44 000 €

Objectifs :

  • Améliorer sa valeur ajoutée
  • Assurer l’autonomie alimentaire
  • Limiter les transferts de pesticides dans l’eau
  • Maitriser les adventices
  • Réduire l’usage des herbicides
  • Réduire ses coûts de production

Parcours

Qu’est-ce qui vous a amenés à produire économe ?

Stéphane : ” On n’avait pas le choix. Quand je me suis installé en 1995, on savait qu’on avait 387 000 L de quota, c’est tout. Et avec ça il fallait qu’on vive à deux. On avait pas envie de faire de hors-sol, il fallait faire avec ce qu’on avait. On a donc adapté les charges au produit qu’on pouvait dégager.”

Comment vous y êtes-vous pris ?

Jean-Michel : “Au départ, on a participé à des visites de fermes en système économe organisées par le GEDA. C’était des gars qui présentaient leurs résultats économiques. Ils nous avaient parlé d’EBE, personne ne savait ce que ça voulait dire. En revenant à la maison, j’ai ouvert ma comptabilité pour regarder ce que c’était. Conclusion : Peut mieux faire ! ”

Stéphane : “C’était pas satisfaisant comme système fourrager. Grâce aux sécheresses, on s’est rendu compte que le système était fragile. On aurait pu partir sur du maïs irrigué pour sécuriser, mais on avait des terres hyper-portantes autour des bâtiments qui convenaient bien pour le pâturage.”

Jean-Michel : ” On a construit notre système en allant chercher des idées à droite à gauche mais on l’a fait tout seul quand même. On peut se faire aider mais après on ne peut jamais transposer un modèle en l’état.”

Qu’est-ce qui était le plus compliqué ?

Jean- Michel : ” Notre première appréhension, c’était de faire traverser une route aux vaches. Finalement, ça a été vite réglé. Après il y a eu plein de petites appréhensions : allonger la durée de pâturage, mettre du trèfle dans les prairies, choisir les bonnes variétés de ray-grass, gérer les chardons… Mais, au fur à mesure, ça passe…”

Stéphane : “Les chemins aussi, c’était compliqué. Les prairies portaient mais le chemin était défoncé, les vaches se salissaient en revenant. On a amélioré les chemins, maintenant on a des pistes de karting, c’est plus un problème ! Au départ, il y avait plein de choses à caler : l’eau, les barrières… ”

Qu’est-ce qui était le plus simple ?

Jean-Michel : “Le plus simple ? Diminuer les concentrés aux vaches ! Ça, ça été très simple et du jour au lendemain. Je me rappellerai toujours : en 1990 on a eu une sécheresse sévère : une montagne de concentrés pour produire du lait. J’ai regardé la compta et je me suis dit que le premier poste à réduire c’était celui là. Et l’effet a été immédiat !”

Stéphane : “Sur la trésorerie, ça s’est vu tout de suite.”

Si c’était à refaire ?

Stéphane : ” La même chose ! ”

Jean-Michel : “Pareil ! ”

De quoi êtes-vous les plus fiers ?

Stéphane : “On a atteint nos objectifs. On a réussi à aller où on voulait aller. On produit quelque chose de correct, c’est bien. On est bien.”

Jean-Michel : “On s’est posé, on a réfléchi, on s’est fixé des objectifs et on les a atteints. Il y a eu des hauts et des bas, mais on s’est tenu à la ligne qu’on avait choisie.”

Et demain ?

Jean-Michel : ” On va améliorer encore ce qu’on a, mais on va rester stable en effectif et en hectares.”

Stéphane : “On peut encore améliorer le système. Pas vraiment au niveau du coût alimentaire, mais plutôt au niveau de la santé du troupeau. Notamment par le croisement avec des Rouges suédoises pour récupérer de la rusticité et limiter la consanguinité dans notre troupeau de Prim Holstein. On peut encore améliorer le pâturage tournant sur les génisses aussi. On a demandé au comptable si on pouvait investir dans deux ou trois rouleaux de fil. Il a dit oui, ça ne devrait pas nous coûter trop cher !”

Les systèmes de culture de l’exploitation

Cinq systèmes de culture sont mis en œuvre sur l’exploitation. La proportion et le type de prairie dans les rotations varient en fonction de la proximité des bâtiments d’élevage. Les parcelles les plus proches (SdC 1) sont essentiellement destinées au pâturage, les plus éloignées sont utilisées pour constituer les stocks (ensilage, enrubannage, foin) et faire pâturer les génisses et vaches taries.

Focus technique SdC n°4 : Désherbage maïs : Combiner efficacement agronomie, mécanique et chimique

Avec une rotation permettant de rompre le cycle des adventices, le recours aux herbicides sur cette culture est très réduit. Jean-Michel et Stéphane Jamin obtiennent un désherbage très satisfaisant de leur maïs en combinant un ensemble cohérent de techniques …

L’objectif est d’obtenir une parcelle quasi exempte d’adventices avant la couverture du rang par la culture afin de ne pas impacter le rendement. Le binage revient à 10 €/ha et les traitements à 35 €/ha, soit un coût inférieur de 30 % à celui d’un désherbage en « tout chimique » et un IFT réduit de 60 % par rapport à la référence régionale.

Résultats techniques du SdC n°4 (Moyenne 2011 à 2014)

Les performances du système de culture ont été évaluées avec la méthode MASC 2 ®, les indicateurs ont été calculés à l’aide de l’outil Criter ®.

Elevage

Résultats techniques ( moyenne 2011 à 2014 )

  • Volume produit = 533 436 L
  • Nb de vaches = 77
  • Production par vache = 6905 L
  • Cout concentrés = 51 €/1000L
  • Coût fourrager = 29 €/1000L
  • Coût alimentaire = 80 €/1000L
  • Coût vétérinaire = 9 €/1000L

Reproduction

  • Vêlage : du 20/08 à décembre
  • Insémination : du 12/11 au 15/04
  • Intervalle entre 2 vêlages : 410 jours

“Les génisses vêlent à 2 ans et sont inséminées avec des semences sexées pour composer le lot de renouvellement. Les génisses de renouvellement naissent sur une période de moins de deux mois afin de permettre une conduite en un seul lot.”

Système fourrager

  • Période de pâturage : 15/02 au 1/12
  • Fermeture du silo de maïs : 15/04 au 1/09
  • Pâturage tournant au fil avant pour les vaches en production.
  • Pâturage tournant simple pour les génisses et les taries.
  • Complémentation l’été avec de l’ensilage d’herbe en fonction de la pousse de l’herbe.
  • Ration hivernale : Maïs ensilage, enrubannage et concentrés juste pour équilibrer. Pas de complémentation individuelle.

“On a réussi à adapter le troupeau à nos objectifs. Les moissons finissent le 14/07, après on prend des vacances donc les vêlages doivent commencer le 20/08. En plus, à l’automne on a suffisamment de fourrage pour démarrer la lactation.”

Diagnostic de durabilité de l’exploitation (exercice 2014-2015)

Ces résultats sont issus du diagnostic de durabilité conçu par le Réseau Agriculture Durable. Les seuils des indicateurs ont été définis en se basant sur la réalité des pratiques des agriculteurs du réseau et sur des projections politiques à atteindre pour certains indicateurs (transmissibilité, sensibilité aux aides). Les barèmes n’ont pas le même sens, ni la même réalité en fonction des types de production.

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