Des moutons dans les vignes
(Re)expérimenter la complémentarité des productions pour une meilleur gestion des sols viticoles et l’entretien des brebis non productives
Le CIVAM PPML s’investit pour le secteur viticole en encourageant la diversification et les pratiques agro-écologiques permettant de limiter les impacts environnementaux d’une production dominante (monoculture), gourmande en intrants et carburant. Afin de recréer la complémentarité ancienne de l’élevage ovin et de la viticulture, un GIEE accompagne la transhumance de brebis béarnaises sur les parcelles de châteaux dans les AOC Médoc et Fronsac.
Plus qu’un folklore, une alliée pour l’agroécologie dans les vignes
L’ancienne transhumance hivernale des troupeaux de brebis entre les Pyrénées et les parcelles viticoles de Gironde a longtemps été pratiquée pour ses atouts économiques sans qu’en soient perçues les vertus agro-écologiques.
Aujourd’hui, la viticulture, dominante en Gironde, génère les effets néfastes d’une monoculture. Sans apport de matière organique animale de qualité, les sols viticoles se sont appauvris en carbone et en fertilité. La raréfaction de la ressource en fumier est cause de compactage, d’appauvrissement de la flore microbienne et de la biodiversité des espèces végétales, d’une moins bonne rétention de l’eau…).
En viticulture biologique ou sans désherbant chimique, le désherbage mécanique pèse lourd en temps de passage d’outils mécanisés et en consommation de carburant et GES.
Une réponse aux enjeux d’autonomie de l’élevage ovin
Par ailleurs, l’élevage, notamment ovin est un secteur en forte tension économique. La question de l’autonomie alimentaire des élevages est cruciale dans un contexte d’augmentation du coût des intrants. Le changement climatique rend plus précaire la production de fourrage. Les phénomènes de sécheresse plus intenses participent à la diminution de la ressource. Les prairies devenant moins productives, la pression sur l’accès au foncier augmente, la production de fourrage devient moins efficience et son coût économique et environnemental augmente (plus d’intrants, plus de GES…).
Dans la pratique courante de l’élevage ovin laitier, les jeunes brebis sont mises à la reproduction vers 10 mois et démarrent leur première gestation avant d’avoir fini leur croissance. Ces animaux nécessitent d’être fortement complémentés en céréales pendant l’hiver. Par ailleurs, une reproduction précoce ralentie leur développement optimum.
Ce projet de transhumance en Gironde durant 6 mois offre une « alternative » pour garder ces jeunes brebis antenaises en extérieur, nourries à l’herbe et mise à la reproduction plus tard quand leur croissance est bien terminée.
Une équipe projet formée et disponible
Un GIEE Emergence et un soutien du Département de la Gironde permettent au CIVAM PPML d’assurer la coordination du projet, les diagnostics agro-écologiques, les outils cartographiques et la formation des viticulteurs.
Sur la campagne 2022-2023, environ 541 brebis ont quitté le Béarn pour venir passer un hiver nourries à l’herbe fraîche, en extérieur, sur les parcelles d’une dizaine de vignerons de l’AOC Fronsac et Médoc (1 Médoc, 3 Fronsac).
Pour en savoir plus, télécharger la fiche initiative 2.1.6 de la brochure 2022 “S’adapter ensemble au changement climatique” du réseau InPact de Nouvelle-Aquitaine.
Les partenaires du projet