Portrait de Eve, éleveuse aux “Moutons de Fernand”
Eve est une des dernières signataires du Manifeste du PPRP*. Retour sur son parcours et son entrée dans le réseau.
Témoignage de Eve Hilaire
« Les Moutons de Fernand », SCEA Le Verger de l’Ecureuil est une ferme familiale créée par mon arrière-grand-père à St Sulpice de Roumagnac.
Au départ en retraite de mon père en 2017, aucun repreneur ne s’était manifesté pour faire perdurer l’élevage limousin en sélection. J’avais de mon côté mon diplôme agricole en poche mais je n’étais plus du tout sur la région et avais monté une société de photo et vidéo en agriculture. Nous avons donc pris la décision de transformer la ferme en noyeraie et de la reprendre avec mon frère. Les noix constituait une production que nous projetions de gérer à distance avec un salarié pour les tâches quotidiennes, et en revenant pour les grands travaux (taille, récolte,…).
Et puis finalement, l’appel des racines étant le plus fort, j’ai quitté la Savoie pour un retour dans mon Périgord en septembre 2023.
En complément des noyers, j’ai installé un élevage ovin allaitant qui pâture sous les vergers. Nous avons aujourd’hui 20ha de noyers et 70 brebis Hampshire down, l’objectif étant de monter à 250 mères.
Je travaille avec mon père et reste double active avec la photo et vidéo pour Le Studio des 2 Prairies, même si cette activité va forcément fortement diminuer.
En arrivant, j’ai rapidement été mise en contact avec le CIVAM. Pour moi, ne connaissant plus beaucoup de monde dans la région, c’était une formidable occasion d’intégrer rapidement un réseau professionnel et de pouvoir échanger avec les uns et les autres sur les différentes pratiques d’élevage. Je me suis notamment retrouvé dans l’idée de vouloir me préparer au plus que probable retour du loup dans la région. En Savoie, j’avais rencontré de nombreux élevages, notamment en estive, confrontés depuis longtemps à ce problème. Je souhaitais fortement anticiper cette situation et éviter d’avoir à me protéger à la hâte lorsque le problème allait apparaître chez nous et qu’il serait déjà presque trop tard.
Les exploitations du réseau étant variées, les idées pour protéger nos troupeaux le sont tout autant. Chacun peut ainsi construire le schéma de protection qui correspond à son environnement, à son élevage et aux contraintes qui lui sont propres. Les retours d’expériences des uns et des autres sont très importants pour pouvoir anticiper les difficultés que l’on peut rencontrer. Enfin, l’accompagnement technique est un vrai plus qui conforte de manière scientifique ce que l’on peut ressentir sur le terrain.
J’apprécie l’ouverture d’esprit du réseau qui prend en compte la typicité et les orientations de chaque ferme. Je ne suis pas dans le réseau depuis longtemps mais j’en constate déjà les bénéfices sur mon exploitation !
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*En savoir plus sur le Plan de Prévention du Risque de Prédation (PPRP) >
