Pour des
campagnes
vivantes

Projets d’agroforesterie & travaux sur les arbres fourragers

De plus en plus de groupes Civam s’intéressent à l’agroforesterie, avec différents prismes. Associations entre vergers et maraîchage, arbres fourragers à destination de l’alimentation du troupeau, plantation de haies pour leurs effets brise vent et leurs impact sur la biodiversité… Pleins feux sur différents travaux de groupes :

Systèmes Agroforestiers Méditerranéens : Partenariat Européen pour l’Innovation

Parce qu’elle permet de répondre positivement à la triple performance, environnementale, économique et sociale, l’agroforesterie est une piste intéressante pour renforcer la viabilité des fermes méditerranéennes.

Aussi c’est pourquoi le GR CIVAM PACA accompagne depuis près de 10 ans le développement de pratiques agricoles (re)valorisant la présence de l’arbre sur les fermes. Face à l’infinité des systèmes possibles et une demande d’échanges et de formations de la part des producteurs, un accompagnement technique est nécessaire. A travers une démarche de recherche-action participative, les producteurs s’approprient des itinéraires techniques adaptés à la présence des arbres en maraîchage et en grandes cultures.

De 2018 à 2021, le réseau CIVAM en PACA, le Groupe de Recherche en Agriculture Biologique (GRAB), l’INRA d’Avignon, le Lycée Agricole d’Aix-Valabre et Agroof mènent ensemble le projet SAM ( Systèmes Agroforestiers Méditerranéens). Ce projet est financé par le FEADER et la Région SUD, il fait suite au projet CasDAR SMART (2014-2017).
En tant que co-référent régional avec le Parc du Verdon au sein du Réseau Rural Agroforestier Français, le GR CIVAM PACA agit pour la mise en place de dispositifs d’aides régionales aux systèmes agroforestiers encore inexistants en Région SUD.

 

“Arbres et Semences” pour cultiver la biodiversité en Maine et Loire

Depuis une quinzaine d’années, les aléas climatiques de plus en plus fréquents impactent la production d’herbe, ce qui a amené des Agriculteurs du Maine et Loire à s’intéresser à la production de semences prairiales et à la valorisation fourragère des arbres et arbustes présents sur leur ferme. Les agriculteurs engagés dans le projet, des éleveurs d’ovins et/ou de bovins en système herbager, souhaitent perfectionner l’autonomie de leur ferme. Le projet vise à :

  • Produire des semences prairiales productives, résistantes à la sècheresse et adaptées au contexte climatique et agronomique des fermes
  • Valoriser le feuillage des haies bocagères présentes sur les exploitations pour alimenter leurs animaux en complément des fourrages pâturés ou distribués.

Les actions permettront de consolider l’autonomie des fermes et donc leurs performances. De plus, elles ont un réel intérêt environnemental. Elles s’inscrivent dans une réflexion systémique qui a trait à la fois aux végétaux (arbres et prairies) mais aussi aux animaux qui les consomment.

 

Agroforesterie en Ile-de-France

L’association Agrof’île – Agroforesterie et Sols Vivants en Île-de-France a été créée en 2016 pour accélérer le développement de pratiques agricoles agroforestières et de conservation des sols en Île-de-France. Lancée par des passionnés de l’arbre, agriculteurs, paysagiste ou citoyens, l‘association a permis de rendre visibles des projets déjà initiés depuis une dizaine d’années. Autour de ces projets pilotes, des journées d’échange ont été organisées pour sensibiliser de nouveaux agriculteurs aux enjeux de l’agroforesterie et susciter de nouveaux projets.

Aujourd’hui, Agrof’île développe plusieurs thématiques en lien avec son territoire, oscillant entre expérimentations et animation. Ainsi, des agriculteurs en quête de nouvelles variétés plus adaptées à l’agroforesterie et aux pratiques de conservation des sols (par rapport aux variétés commercialisées), expérimentent des semences paysannes capables de s’adapter aux changements des pratiques, mais aussi à l’évolution du climat.

Dans une logique de systèmes autonomes avec retour de l’élevage en bassin céréalier, le groupe fait des essais de pâturage de céréales et de couverts végétaux par des troupeaux ovins itinérants (projet POSCIF), les amenant à aller jusque dans l’Aube où des agriculteurs ont plusieurs années d’expérience en la matière.

Les agriculteurs du groupe croisent de nombreuses pratiques innovantes et expérimentent la transition agro-écologique par différentes entrées, depuis les pratiques de conservation des sols – y compris en agriculture biologique – à l’agroforesterie en fil conducteur. Parachevant ces années d’expérience et de promotion des pratiques agroforestière, l’association est devenue référente du Réseau National Agroforestier (REUNIR-AF) et organise en région IDF le Concours Général Agricole dans lequel l’agroforesterie vient de rentrer.

 

Utiliser les arbres comme fourrages : pratique ancestrale ou piste pour l’avenir des systèmes pâturants ?

Pendant la sécheresse de 1976, nombre d’éleveurs qui n’avaient plus d’herbe à donner à leurs vaches ont coupé des branches d’arbres qui poussaient aux alentours de chez eux pour leur donner comme fourrage. Une pratique qui daterait du Néolithique qui était d’ailleurs courante dans certaines régions d’élevage jusqu’au 20ème siècle.

Avec les aléas climatiques qui amènent des incertitudes sur l’autonomie en herbe et en fourrages, de plus en plus d’éleveurs s’emparent de la question. Deux groupes CIVAM se sont penchés sur le sujet en Normandie.  Découvrez les résultats de leurs travaux et de leurs réflexions.

En savoir plus, sur le site des Civam Normands

 

Plant’haies Locales – Civam de l’Oasis

Les savarts, ces landes épineuses et sèches où pâturaient les ovins ont presque disparu des paysages de Champagne, laissant place à l’open field de grandes cultures avec peu de place pour les régulations naturelles. Comment recréer une trame sur les fermes et à l’échelle du territoire, avec la meilleure compréhension des agrosystèmes possibles ?

Suite aux enseignements du CASDAR MCAE (2014-2016) sur la biodiversité fonctionnelle, les agriculteurs du Civam de l’Oasis souhaitent replanter des haies, mais avec des espèces adaptées au contexte pédo-climatique, et surtout à la génétique diversifiée (au sein de la même espèce), seule hypothèse actuelle pour l’adaptation au changement climatique des ligneux. Le label Végétal Local, marque de l’Agence Française de la Biodiversité, répond à ces critères en relocalisant la filière de production des arbres et arbustes, depuis la récolte des graines dans des milieux semi-naturels, jusqu’à la production. La filière nécessite des récoltants de graines, des semenciers capables de faire lever les dormances, et des pépiniéristes mettant en place une traçabilité exigeante.

Les prochaines années, le groupe prévoit de planter des haies avec un maximum de végétaux locaux, de lancer une dynamique citoyenne de récoltes de graines en partenariat avec d’autres associations et de permettre à des pépiniéristes locaux de s’approprier la filière pour fournir les agriculteurs.

L’accompagnement individuel et collectif des agriculteurs autour du ligneux en grandes cultures permettra d’autonomiser les agriculteurs dans le choix des espèces et des types de haies.

Pour mener à bien ces actions, le groupe sera appuyé en région par l’association Haies Vives d’Alsace qui partage son expérience de la filière Végétal Local Grand Est, et l’Afac-Agroforesterie au niveau national.
L’expérimentation autour de haies adaptées au changement climatique, avec l’essai de plusieurs modalités reste en suspens, alors que les idées de « vergers » à graine ou d’agroforesterie, germent petit à petit.

Fort de 10 ans de travaux sur les bandes enherbées, c’est une page ligneuse qui s’ouvre pour des agriculteurs un peu plus « forestiers » demain.

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